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Trente-six enfants de Clermont-Ferrand gagnent des clés pour l’avenir grâce à l'association Ma chance moi aussi

Clermont-Ferrand
Trente-six enfants de Clermont-Ferrand gagnent des clés pour l’avenir grâce à l'association Ma chance moi aussi

La montagne

Lundi 25 mars 2024

Cécile Bergougnoux

« Hello ! » Le sourire est timide, mais la fierté est palpable. Anfal nous invite à entrer dans la petite pièce derrière elle… en anglais. Avec cinq autres élèves de CE1 des deux écoles élémentaires du quartier de La Gauthière à Clermont-Ferrand, elle prend un cours de 45 minutes d’anglais. Un atelier du soir, après l’école !

Assise près d’elle, Tiffany est professeur d’anglais au collège. Une fois par semaine, elle passe une soirée, de 16 heures à 19 heures, à l’association Ma Chance Moi Aussi. Et ce n’est pas de l’aide aux devoirs.

Autour de son atelier d’anglais, cinq autres sont en cours : lecture, arts plastiques, psycho-éducation, du sport, bientôt du jardin… pour au total 36 élèves de 6 à 13 ans, des écoles Jean-de-La-Fontaine et Charles-Perrault de ce quartier prioritaire de la ville (QPV).

Des ateliers en lien tout au long de l’année

« L’accompagnement global est la particularité de Ma chance moi aussi », relève Sophie Mendes, la responsable de l’établissement de Clermont-Ferrand de cette association basée en Savoie. « Notre objectif est de soutenir leur scolarité et les apprentissages, mais plus largement de faire de ces enfants des citoyens, de les ouvrir au monde, à la culture et à la société française, de développer leur curiosité et leurs connaissances générales. »

Orientés là par les enseignants, ils sont tous français, mais issus de familles en fragilité éducative. « Elles ne sont pas défaillantes, mais, souvent, on ne parle pas français à la maison, dans un environnement culturel différent. C’est une richesse pour les enfants, mais notre travail est de leur montrer autre chose, de leur donner les codes d’un environnement dans lequel ils évoluent, à l’école notamment. »

Pour ce faire, en plus des enseignants de l’Éducation nationale, Ma chance moi aussi fait intervenir une psychologue, des intervenants culturels et emploie quatre référents éducatifs à temps plein.

C’est le cas de Daniela Memushaj. Ce soir-là, elle encadre un atelier lecture : « Ils doivent choisir leur livre, le lire puis le lire à voix haute, mais également raconter ce qu’ils ont lu. Cela permet de travailler le vocabulaire, la compréhension, mais on les encourage aussi à se faire un film dans la tête, à se raconter des histoires ».

Dans la salle d’à côté, Claudia, une enseignante à la retraite, venue d’un autre quartier de Clermont, reprend son atelier après la pause : « Toutes les 45 minutes, les enfants changent de groupe pour favoriser leur attention ». Elle s’investit là depuis trois ans.

Depuis 2018

Ma Chance Moi Aussi a ouvert l’établissement de Clermont en 2018, le seul dans le Puy-de-Dôme parmi douze en France. « Notre objectif était de créer un atelier de plus chaque année, mais nous étions dans un appartement trop exigu. Depuis cette rentrée, la mairie met ce grand local, l’ancienne PMI, à l’école Jean-de-La-Fontaine, à notre disposition. Cela nous a permis d’offrir cet accompagnement global à plus d’enfants (*). » Ainsi qu’à leur famille.

« Nous nouons des contacts étroits avec elles. J’avoue que le confinement a bien renforcé cet objectif de l’association. Je n’ai jamais autant travaillé ! Tout était en visio. Les familles sont entrées chez moi et moi chez elles. » Sophie Mendes

Une action très concrète

Les familles paient leur adhésion à l’association, symbolique. Le budget a la particularité de s’appuyer à 30% de subventions publiques et à 70 % sur des financements privés. À Clermont-Ferrand, par exemple, « la fondation Michelin, les laboratoires Théa… Nous sommes toujours en recherche de partenaires… », glisse Sophie Mendes.

Pour poursuivre une action très concrète : « En 2018, nous avons vu arriver une petite Habiba dans le groupe CP-CE1. Elle avait besoin de prendre confiance en elle, elle était très introvertie. Nous avons travaillé pour qu’elle comprenne qu’elle avait des capacités, lui ouvrir le maximum d’opportunités ». Habiba vient d’entrer en 6e Euro au collège La Charme.

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