Prévenir le Harcèlement à l'école
Prévenir le Harcèlement à l’école – Rappelons tout d’abord la définition du Harcèlement Scolaire du Ministère de l’Éducation Nationale : » Le harcèlement est une violence, peu visible, qui peut prendre la forme de violences physiques répétées, souvent accompagnés de violences verbales et psychologiques (insultes, moquerie,…) destinées à blesser et à nuire à la cible des attaques. Trois dimensions sont présentes : un dominant/un dominé – la répétition et la nature des agressions. Pour le prévenir, il faut en parler !
Bagarres et Insultes banalisées
Dans le quartier prioritaire de la Villeneuve d’Échirolles, je peux entendre ou voir les enfants ou les adolescents se bagarrer, s’insulter « sur la tête de ma mère… » dans la rue, devant l’école, devant les barres d’immeubles. Comme si pour appartenir au quartier, les jeunes devaient passer par la violence physique ou des moqueries incessantes. « C’est pour rire ou c’est pour jouer. »
Comment peut-on expliquer cela ? Il n’existe plus de mixité et le taux de pauvreté est de 44% contre 12,9% dans l’agglomération. Il existe de nombreuses familles dans la précarité et donc beaucoup de vulnérabilités. J’observe des enfants et des adolescents qui manquent de confiance en eux, parfois en échec scolaire, « je suis tellement nul » « je n’arrive à rien » et souvent qui ne savent pas quoi faire de leurs émotions. Des enfants qui peuvent vivre des situations familiales difficiles et une insécurité certaine. Ils peuvent ressentir des émotions fortes : la colère se transforme en violence, de la haine et pas d’amour, de la honte et pas de sentiment de réussite, beaucoup d’injustice.
Par conséquent, la loi de la rue est simple : il est indispensable de montrer qui est le plus fort pour ne pas se faire rabaisser, les relations dominants/dominés sont la règle. C’est la loi des quartiers.
Comment interviennent les acteurs de l’Éducation comme Ma Chance Moi Aussi et les enseignants ?
Tout d’abord, tous les acteurs de l’éducation sont d’accord qu’il est nécessaire de répéter et de rappeler tous les jours « les règles en vigueur, le rappel à la loi et les sanctions, la politesse et surtout le respect mutuel les uns par rapport aux autres. » Ensuite il est indispensable d’envoyer des messages quotidiens de bienveillance, des mots reconnaissants, positifs, polis, valorisants. Il faut montrer à l’enfant ses capacités, qu’il sait faire pleins de choses même s’il a des difficultés pour lire ou écrire. C’est alors que des ateliers d’éveil ou des ateliers manuels sont les bienvenus. Certains développent des compétences plus concrètes que d’autres et sont meilleurs dans les créations manuelles. Chacun peut trouver sa place.
Ensuite, des médiations sont souvent nécessaires. Des médiateurs enfants sont nommés à l’école et donc formés à leur rôle pour pouvoir intervenir en première intention. Enfin, les adultes organisent des médiations entre les enfants pour essayer d’apaiser le conflit. Ils utilisent les boîtes à médiation. On y revient le nombre de fois qu’il est nécessaire. Les directeurs d’école voient aussi les enfants en entretien individuel, seul puis généralement avec les parents. Ils ont pu faire intervenir des spécialistes de la médiation, car elle ne s’improvise pas.